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Journal des humeurs

Ce blog a vocation à déverser mes pensées et mes ressentis sur la maladie de la cyclothymie.

Samedi 5 décembre 2015

Je me suis de nouveau effondrée hier soir, littéralement.

La soirée ne s’annonçait déjà pas sous de très bons hospices, dans la mesure, où ayant eu une semaine merdique, mon humeur l’était aussi, et qu’à la base, T voulait aller à un concert qui ne m’intéressait pas, et que je l’ai presque supplié pour qu’on aille boire un verre en ville avec l’équipée habituelle du vendredi soir.

Pourtant, à un moment, ça se passait très bien, et j’ai même eu un fou rire quand on en est arrivés à expliquer une difficulté ed T à comprendre les notions de devant/derrière dans une phrase... Bref. J’étais morte de rire, et T s’est senti vexé. De fait, il s’est mis à bouder et a rejeté mon bisou.

Action/Réaction : je me sauve vers les toilettes pour essayer d’éviter qu’on me voie fondre en larmes.

T me cherche, essaie de discuter, de se défendre... Ce qui n’a évidemment aucun effet dans ces moments là, puisque je n’ai plus aucun contrôle sur mes réactions physiques.

La voix dans ma tête a beau me dire la même chose que lui : « arrête ! Tu n’as aucune raison de te mettre dans ces états ! Arrête de pleurer ! Ce n’est pas grave ! Ca ne veut pas du tout dire dire qu’il ne t’aime plus enfin ! » ; c’est l’autre voix qui prend le contrôle de mon corps : « Il n’est pas capable de te comprendre ! Il ne comprend pas ta maladie, et il n’est pas prêt à faire les efforts pour toi ! Il est trop égoiste pour te faire passer avant lui ! Il préfère garder sa dignité plutôt que te voir rire... Alors que tu n’avais pas ri comme ça depuis des mois ! Il a tout gâché juste parce que tu t’es moquée de lui... Parce que c’était plus important pour lui ! Il va finir par se lasser de tes crises d’hystérie... Peu importent ses promesses ! Il va se lasser, parce qu’il n’est pas capables de les gérer, pas capable de faire tous ces efforts pour toi ! Il va se lasser, et il va te laisser... Comme tous les autres : parents, amis. Tous t’ont toujours abandonnée : Ta mère t’a laissée pour vivre sa romance Parisienne, ton père a démissionné de son rôle pour flirter à tout va, ta première belle-mère est partie aussi, et tes amis, le peu que tu as, n’ont jamais fait grand cas de toi ! Ils ont tous eu mieux à faire. T pense peut-être pouvoir être différent, mais c’est uniquement parce qu’il n’a pas encore trouvé mieux ailleurs, mais il fera de même, même s’il se persuade, même s’il essaie de te persuader du contraire. Tu ne peux pas le croire, tu ne dois pas le croire ! Sinon, tu souffriras encore plus quand il partira ! Regarde le... Il n’a aucune idée de ce qu’il devrait faire ! Il en a déjà assez ! Il croit qu’annuler un concert, c’est déjà un effort suffisant en soi ! Bon sang, on a l’impression qu’il voudrait une médaille à chaque petit effort qu’il fait... C’est un jeu pour lui ! « J’ai renoncé à mon concert, j’ai gagné 10 points ! » Quand il comprenda que c’est un jeu qu’il ne peut pas gagner, il se lassera, et il s’en ira ! Ou alors pire ! Il restera, juste pour garder sa dignité et se prouver, te prouver qu’il tient parole, par pitié peut-être aussi... Mais certainement pas par amour. Peut-être qu’il restera, pour avoir un fardeau à porter, pour résoudre son complexe du chevalier blanc, de l’infirmière... Appelle ça comme tu veux ! Et ce sera pire alors, parce qu’il te fera sentir tous les jours à quel point ça lui coûte de rester, à quel point il doit faire abnégation, à quel point il est courageux pour se sacrifier ainsi... Un peu comme ces hommes ou ces femmes qui doivent prendre soin d’un handicapé à vie ! Voilà la seule alternative que tu as : qu’il parte, ou qu’il reste par pitié, ou par fierté ! »

Et quand cette horrible voix résonne, quand elle envahit toutes mes pensées, et que l’autre voix, la raisonnable devient inaudible... Et je m’effondre, mes jambes cessent de me porter, mes forces m’abandonnent et je reste là, sur le sol, immobile, absente de mon corps ; et il me faut plusieurs minutes en général pour réussir à sortir de ma torpeur.

Voilà ce qui s’est passé hier soir, dans un bar, presqu’à la vue de tous. Et quand j’ai finalement réussi à reprendre un peu mes esprits, et que je suis retournée m’asseoir et reprendre le cours de la soirée, les autres ont bien vu que mes joues étaient rouges, mes yeux gonflés et humides, mais tout le monde a fait comme si de rien n’était. Pourtant, je pouvais voir la pitié dans leurs yeux, comme ils me trouvaient dramatique, ou faible...

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